Petite fable affable
Que la critique est aisée : celui qui brocarde,
Jusqu’à parfois jalouser, seulement regarde…
Une fois l’an, aux flocons,
Le citadin libéral
Invite à tenir salon
Le pittoresque rural.
Et c’est l’émerveillement :
Veaux, vaches, poules et faisans,
Charcutaille et condiments,…
Le folklore paysan !
Certes, on joue sur le flûtiau
Vach’ folles, moutons tremblants
Ou clônage des bestiaux
Mais le ton monte d’un cran
Quand vient le questionnement :
O.G.M. ?… Subventions ?…
Gaspillages ?… Abattements ?
Aides d’État ?… Pollutions !…
Puis l’urbain de rajouter :
Porcs fiévreux, poulets grippés,
Inquiet pour son assiettée,
Le porte-feuille crispé.
Le Rustique crie : « Assez !
V’nez au villag’ dans un mois,
Plutôt qu’à tant ressasser
Je vous vendrai mon Chez moi…
Abandonnez le plumier
Et com’ moi vous empocherez :
Puisq’ l’argent pousse en fumier,
Aussi ben vous l’enfourch’rez ! »
L’idée faisant des petits, c’est en famille,
Que le citadin partit vers les ormilles…
Mais terres, bêtes, saisons
N’attendent pas volontiers
De ce vantard, de cet oison,
Qu’il apprenne son métier :
Il ne sait par où commencer,
Quand nourrir un ruminant
Ou comment ensemencer
Mais proclame à tout venant :
« Tout ce que peut faire un plouc,
Je le pourrai,… au complet ! »
Sans mettre la chèvre au bouc
Il en espéra du lait ;
Il attendit des couvées
D’un tas d’œufs non fécondés
Car il avait achevé
Son gros coq qui l’excédait
À être aussi matinal…
Épuisé et, pis, ruiné,
Désespéré au final,
Il a tout abandonné.
L’urbain clamait : « Assez !
J’avoue : médire et envie
M’ont Raison cadenassée !…
La cambrouss’ c’est pas un’ vie :
Je m’en retourne en ma tour
Et laisse à ces péquenots
Leur boue et ses alentours :
Leur pognon pue les gogu'nots ! »
Il n’est de fruits sans labeur à qui veut faire,
Ni sueur sans odeur dans tout hémisphère !
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