Une nuit de suie tombe sur la ville ;
Finis douleurs et pleurs qu’on boit jusqu’à la fleur.
Les séniles, les nubiles jubilent
En instants receleurs de moments enjôleurs,
Lumières sans chaleur ou lueurs sans pâleur,
Des néons - bourgeons, stries - filtrent à la persienne
Surfilent notre ennui aux murs terre de Sienne.
C’est l’heure lasse où s’éteignent les poèmes,
Laissant au jour son glas, connaître l’au-delà.
Las s'emmêlent et s'aiment les extrêmes ;
Là, l’haleine se mêle aux halos lourds et las,
Les parfums de lilas aux senteurs sans éclat
Finies les élégies, adieu épithalames,
L’aversion du thème, les épîtres à l’âme.
La pluie protectrice vêt la nuit prédatrice
Qui mord à mort le sort, tord l’arbre fort mais tors.
Sur sa matrice si dévastatrice
Qu’importe le décor, l’amour est un trésor.
Féminité, alors, n’est plus fardeau ni tort,
Ni le lieu espace, et le temps n’a plus de place.
Dehors, le pavé luit comme l’œil d’un rapace.
Femme publique ou bien fille pudique,
Enivrée, lèvres bues, chacune aura son dû.
Jeu épisodique ou feu sporadique,
Corps et cœurs tendus, tout en peines éperdues,
Seront de mains mordues, vite aimées et perdues,
En s’offrant d’un sang franc, aux amours immortelles
Râlant aux suppliques des soies et des dentelles.
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