Petite fable affable
Une jeune pie se plaignait de n’être une aigle :
« C’est vrai, ce rapace inspire le respect
Chez la bête brute et chez le semeur de seigle !
Tout lui est beau, de son vol jsuqu’à son aspect,
Il inspire à tous l’admiration et la crainte :
Nul ne le chasse et, mieux, si aucun ne l’absout
Contre lui, personne n’ose ici porter plainte
Alors qu’il ravage bien pis et plus que nous
Qui avons droit aux cris, aux pièges et aux pierres,… !
Pourquoi ne suis-je des plus hauts cieux l’héritière ! »
Sa mère l’entend, et tendrement la reprend :
« Ah ça oui, quel sort affreux est le tien, ma fille,
Quand tu aurais pu être un de ces pinsons qu’on prend
Pour les mettre en cage ou un moineau qui sautille
Finissant à la broche d’un vieux chemineau !
Plaignons-nous de la destinée qui nous fit naître
Pie, plus grosse et forte que tous les passereaux
Qui nous abandonnent, avant de disparaître,
Par peur, une pitance chèrement acquise.
Des reines sont moins bien loties que des marquises !
Toujours, Petite, qui, quoi et où qu’on soit,
Est vraiment pauvre qui pense, et ce n’est pas rare,
À tous ceux qui vivent, parfois, drapés de soie ;
On est, pourtant, bien riche si l’on se compare
À ce qui est sis, là, juste au-dessous de soi. »
« C’est vrai, ce rapace inspire le respect
Chez la bête brute et chez le semeur de seigle !
Tout lui est beau, de son vol jsuqu’à son aspect,
Il inspire à tous l’admiration et la crainte :
Nul ne le chasse et, mieux, si aucun ne l’absout
Contre lui, personne n’ose ici porter plainte
Alors qu’il ravage bien pis et plus que nous
Qui avons droit aux cris, aux pièges et aux pierres,… !
Pourquoi ne suis-je des plus hauts cieux l’héritière ! »
Sa mère l’entend, et tendrement la reprend :
« Ah ça oui, quel sort affreux est le tien, ma fille,
Quand tu aurais pu être un de ces pinsons qu’on prend
Pour les mettre en cage ou un moineau qui sautille
Finissant à la broche d’un vieux chemineau !
Plaignons-nous de la destinée qui nous fit naître
Pie, plus grosse et forte que tous les passereaux
Qui nous abandonnent, avant de disparaître,
Par peur, une pitance chèrement acquise.
Des reines sont moins bien loties que des marquises !
Toujours, Petite, qui, quoi et où qu’on soit,
Est vraiment pauvre qui pense, et ce n’est pas rare,
À tous ceux qui vivent, parfois, drapés de soie ;
On est, pourtant, bien riche si l’on se compare
À ce qui est sis, là, juste au-dessous de soi. »
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