Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 21 janvier 2012

KALÉIDOSCOPE NOCTURNE

Soudain le char fatigué du soleil
Attelé d’heures devenues lasses
Malgré leur trot régulier se prélasse
Dans un soir qui se souvient du sommeil
À bout de souffle le temps fait relâche
Pour une nuit toute en ponctuations
Les fumées en point d’interrogations
Semblent immobiliser leurs panaches
La lune dans ce nocturne séjour
Alors que les rumeurs des rues se taisent
Esquisse tout l’or d’une parenthèse
Que l’aube gobe et referme toujours
Quelques virgules soulignent la course
D’étoiles déchues qui choient en parias
Traits d’union entre Ouranos et Gaïa
En traversant le cœur de la Grande Ourse
Au loin bien alignés de hauts cyprès
En sombres points d’exclamation qui tremblent
Balaient avec mollesse ce me semble
Les furtifs guillemets d’un vol d’orfraie
Doubles points lumineux aux sombres cieux
Des avions labourent un champ d’étoiles
Déchirant le silence de ce voile
Sans y tracer de sillons audacieux
Un instant je mets l’œil à la lunette
En points ou en accents épanouis
La nuit m’offre les trésors qu’elle enfouit
Astres perdus et lointaines planètes
Comme hier s’est lové dans les replis
Et moirés et mourants du crépuscule
Demain cet avenir en minuscule
Se glisse dans cette aube encore en plis
L’ombre ploie sous l’archet de l’aurore
Ma nuit d’insomnies s’est donc étirée
Entre ces deux pôles ces deux tirets
Qu’efface la main du matin encore
Parasitée par des lumières nues
En ville la nuit prise dans un prisme
Expose d’immobiles mécanismes
Des formes mouvantes franches et crues

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