Pieds nus, dans la boue de la rue,
Elle quête de quoi survivre,
Quand le soir commence sa crue,
D’un pas lent que la faim rend ivre.
Le plateau, en manteau de givre,
Si près des cieux, si loin de Dieu,
Se pare des reflets du cuivre
Qui a rendu les hommes odieux…
Ici, seuls les flics sont ventrus !
Son frère, à la mine, délivre,
Au pic, les filons apparus…
Il a huit ans ; il faut bien vivre !
Les autres y sont ; il faut bien suivre !
Serait-ce un de nos anciens Dieux
À cœur, ou même à corps, de guivre
Qui a rendu les hommes odieux ?
Des mains de ces mineurs bourrus,
Trop saouls, trop las, pour la poursuivre,
Aux doigts des gringos malotrus
Qui ont des dollars et des vivres
Auxquels chacune, ici, se livre,
Sans larme, elle a fait ses adieux,
À douze ans, aux jeux et aux livres…
Qui a rendu les hommes odieux ?
Tous ces enfants au teint de cuivre
- Soleils radieux, vents mélodieux -
Dans quel enfer doivent-ils vivre !?
Qui a rendu les Hommes odieux ?
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