Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

vendredi 27 janvier 2012

DANS LA JEUNESSE DE LA GENÈSE

Petite fable affable

Et au commencement,
Dieu fit les éléments  :
Astre d’or,
Eau d’azur, terre rouge.
Puis l’expert de la gouge, 
Seul, s’endort
Pleinement satisfait
De tout ce qu’il a fait.
Il manquait des accords
Au primaire décor :
Tout n’était que lumière,
Blanche et drue.
Cette lueur première,
Incongrue,
Brûlait sable et poussière,
La terre nourricière.
Un des traits du soleil,
Rai de miel sans pareil,
Plongeant au cœur de l’onde,
S’y maria.
Et, ainsi, vint au monde
Un aria
De verts que notre étoile
Sème en l’auguste toile.
Lors du divin sommeil,
Un autre rai vermeil
Épousa Dame Terre
Qui donna,
Pour ses nouveaux parterres,
Le grenat,
L’orangé qui soulignent
Ou qui ponctuent ses lignes.
Paré de ces couleurs
Soulageant ses douleurs,
Le monde vagabonde,
Boit l’ondée,
En poursuivant sa ronde,
Inondé
Par la vie généreuse
D’une saison ocreuse.
Mais le providentiel
Grand incendie du ciel
Terrasse notre Terre ;
Quant à l’eau
Il l’embrase et l’enterre.
Au galop,
Vole un voile écarlate,
Grains de poussière mate.
Ces carmins résidus
 En rideau, suspendus
Au baiser de la brise,
L’horizon
Tout d’indigo irisent ;
Des tisons
Violines s’allument
Aux nuages de brume.
Puis, lasses et désœuvrées,
Les couleurs enfiévrées
À l’unisson s’unirent ;
Lors, la nuit
Et ses ombres naquirent…
Et s’enfuit
La si blanche lumière,
Pour une fois première.
La fraîcheur de ce soir
Éveille sans surseoir,
Le Très Haut qui sursaute,
Fort surpris :
Ce noir, à qui la faute ?
Bel Esprit,
Il lève, sans encombre
Le rideau de pénombre.
S’éveillent les couleurs,
Allumant l’air, les fleurs,
Enluminant la terre.
Ébaudi
Face à cette Cythère,
- Paradis
D’or, d’encens et de myrrhe -
Dieu, tout sourire, admire.
Et, du bout de son doigt
- Céleste, s’il se doit -
Mit les couleurs en harpe
Dans le ciel.
Ébauchant cette écharpe,
L’Essentiel
Dit : « Que la Terre est belle
Aux couleurs de Cybèle ! »

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