Esclave des méandres mouvants de souvenances ressassés, captif des chicanes capricieuses des regrets ruminés, je perds mes saisons sans raison et déroute mes chemins dans des cul-de-sac en vrac. Coincé dans l’impasse lasse d’une vie vide, je parcours désormais les boulevards bouleversés, les voies dévoyées, les avenues nulles et non-avenues, les rues désertées, les venelles assombries de ce temps où, sans trêve, tout m’apparaissait l’antichambre de rêves pleins d’espoirs qui cheminaient de ruelle en ruelle,… Bref, un itinéraire incertain et téméraire, un labyrinthe qui, aujourd’hui, m’éreinte de remords.
Prise dans le lacis lascif de ces voies intérieures, désormais sans issue, ma tête bouillonnait de mille projets dérangés, mon cœur pour une pulsion brûlait d’autant de passions. La lucidité n’avait pas su les émousser, le dédale du quotidien n’avait pu les élimer, les déconvenues pas voulu les user,… Il ne me reste plus que leur contour corrodé faiblement esquissé, l’ombre minée de nombre de ces voies antérieures à peine éclairées par le réverbère falot de mes souvenirs de ballot.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire