Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 31 janvier 2012

NIPPON NIGHTMARE

  Lolita de fiesta toute d’énergie et de lassitude échappée de la solitude d’un manga en synergie, tu ressembles à ces photons couleurs des filles en douleur du Mont Fuji. Effigie du Japon d’aujourd’hui, fat et fin, tu es, ma foi, mi-gothique mi-aristocratique, sorte de proton fou lancé entre le rêve dont on ne veut pas et le cauchemar dont on ne sort plus, entre une brève réalité que l’on ne fuit pas et l’excentricité d’un dandysme que l’on ne fait plus.
Radieuse cosplay assourdie de bruit et nimbée de douceur ou rayonnant fruit aux mariages de couleurs hardies, tu es toujours aussi réactive dans un univers ping pong, pink punk, aux relents industriels, oscillant entre un monde cyber et l’horreur immonde, en fusion avec ton temps si court et si incertain. Particule élémentaire dilettante ou poussière acnéique délétère, te voilà gravure de mode et petite fille modèle des ados bêtas, devenus X à force de vouloir être uniques,  d’un Occident oxydé qui, quanta lui, se noie dans sa nausée à force d’avoir les mains sales.
Là est l’absurde et le quark. Brûlante d’effroi, Decora qui fait tâche au décor, électron libre qui veut vivre entre fission et fiction, arrière-petite fille d’Hiroshima, fille de Fukushima, je t’admire et te plains. Toi qui enlaces le feu d’une vie désormais presque éteinte, ce don fait anguille aux teintes de céladon, comme une molécule ronde tu t’enflammes, telle une bille ou une onde partie en vrille : ta réalité, ma Belle sans vague à l’âme, dépasse l’affliction la plus cruelle !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire