Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

dimanche 15 janvier 2012

IKEBANA

Graviers ratissés nets comme une table.
Magnolia étoilé au port princier.
Une cour murée où trônent érables,
Cèdres élancés et vieux cognassiers,…
Tout de spires simples ou suppliciées
Honshu s’offre en images d’Épinal
Et petits cailloux d’un blanc virginal.
Bonsaï torturé, bonzes tonsurés
Et la grâce d’une grue qui s’envole
Dans les stries des vents d’un ciel azuré.
Au midi d'un temple shinto qu'isolent
Cerisiers et pommiers en fleur, frivoles,
Honshu s’offre en images d’Épinal,
Onsensaké et drapeau national.
Une maison fragile au toit gracile,
bois, bambou teinté et papier de riz.
Tatami et futon, la vie facile.
Sushis colorés, tofu difficile,
Paravents, estampes et noirs écrits,
Honshu s’offre en images d’Épinal
Dans un éblouissement matinal. 
Le Mont Fuji enneigé au lointain.
Cerf-volant aux calligraphies savantes,
Ombrelle et kimono, des filles au teint
De porcelaine jouent les suivantes,
De complexes origamis inventent.
Honshu s’offre en images d’Épinal
Loin de Tokyô au rythme infernal.
Genévrier, corète et chrysanthème.
Un dojo. Une pagode endormie
À l’ombre des geishas aux fards trop blêmes,
Des sumotoris aux si lourds emblêmes,
Du mikado,  des shoguns ennemis.
Honshu s’offre en images d’Épinal,
Japon doré désormais marginal.
Calame en main, il compose un haïku
Pour une mousmé aux yeux en amande,
Lui, le samouraï qui aime beaucoup
Drame  et senryûs en guirlandes,
Roses bleues, ikebana de commande,…
Honshu s’offre en images d’Épinal,
Zen et gô jusqu’au tsunami final…

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