Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 31 janvier 2012

LA MÉSANGE BLEUE

Petite fable affable

Une mésange bien éduquée
Ne mangeait que ce qui lui manquait.
Quand vinrent les frimas et la bise
Ce ne fut plus à sa seule guise
Qu’elle becquetait par cours et prés.
Face au cousin au cou empourpré,
À sa sœur charbonnière ou au merle,
À l’heure où un grain vaut une perle,
La pauvre ne faisant pas le poids
Ne leur disputait miettes ni pois.


Refusant problèmes ou querelles
Et la compagnie des tourterelles,
Elle ne volait jamais de biens,
Donc, se nourrissait de presque rien.
Quand elle trouvait un quelque chose,
Elle piaulait, en vers et en prose,
Pour savoir si ce n’appartenait
Pas à un voisin qui y tenait.
Las, il se trouvait, la paix dans l’âme,
Quelqu’un pour en faire la réclame !


Se refusant à prendre ou glaner,
À grappiller comme à chicaner,
Notre oiselle n’était pas bien grasse,
Au contraire d’autres de sa race.
De peur de flouer ou de léser,
Elle n’emportait rien qui pesait
Quand d’autres chipent, chopent et tchapent
Sans vergogne tout ce qui se happe.
Et, sautant ainsi plus d’un repas,
Elle connut un rapide trépas.


Juvénal jadis dit, en penseur sûr et fin :
« On loue l’honnêteté mais elle meurt de faim ».



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