Rien n’est si fier, si beau,
Que mon petit hameau
Qui est presque un village
Peuplé de vrais chameaux,
Au milieu des feuillages
De nos maigres agneaux,
Des sillons en sillage,…
Car on a pas la plage.
Du berceau au tombeau,
Les hommes, tyranneaux,
Traqueurs de pucelage,
Y percent des tonneaux
Et, tout en persiflage,
Leurs femmes sont aux fourneaux,
Plumeau et babillages.
Vive les pinaillages !
Rien n’est si fier, si beau
Que mon petit hameau
Où tout n’est que grillage :
Passé notre panneau,
C’est traque au noirs pelages
Et chasse aux chemineaux.
Ainsi on se soulage :
“C’est” nos batifolages !
Jamais rien de nouveau
Sous branches et rameaux ;
Rien de plus volage
Que moineaux, étourneaux
Ou rosiers au treillage.
Ni flamme, ni flambeau ;
Tout s’épie aux voilages !
Rien n’est si fier, si beau
Que mon petit hameau,
Peuplé de vieux sans âge,
De saints de caniveaux
En sons et bredouillages,
Aux frusques noir-corbeau
Pour unique habillage.
Un complet décalage !
J’vous dis pas le niveau :
Cent âmes, un cerveau !
C’est le fruit d’assemblages
Consanguins par l’anneau ;
Ça fait des attelages
De mulets et de veaux :
Bêtise à l’étalage,
Idées en bafouillage !
Rien n’est si fier, si beau
Que mon petit hameau
Qui est presque un village
De cents vies en lambeaux
Par divin gaspillage.
Jamais de renouveau :
L’esprit tout bricolage,
L’orgueil est boursouflage !
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