Cycle pyrénéen
Dignes Espagnoles de Cerdagne alignées, processionnant, comme tours sarrazines, vous veillez sur l’horizon curviligne et nos terres bien tenues qui sont un pagne tenu à votre roche nue. Parfois vous daignez d’un air renfrogné, de toute votre hauteur, garder nos travaux et nos jours, assombrissant ces vaux que le soleil dédaigne souvent ; qu’il ignore parfois après avoir souligné chaos et pierriers. Point de cocagne ni de champagne, ici. Et que personne ne s’en plaigne !
Pèlerins de pierres aux gorges profondes, vous protégez, dans la violence du silence, hommes et bêtes qui fendent l’échine des guérets de maintes plaies sans plainte, piétinent les prés que l’abondance dédaigne et les vignes qui s’alignent en vos flancs. La vie est ici un bagne de besogne qui accompagne, sans vergogne, et surtout sans grogne ni rogne, la marche de jours insignes qui s’éloignent où guigne, beigne et châtaigne sont reines. Empreint de la fatalité qui imprègne la ligne de crête que le destin leur a assignée.
Pour vous, dans cette campagne de montagne, la flèche d’un clocher, partie à l’assaut des cieux, blesse l’azur dont vous peignez les nues et qui baigne les yeux. Tous, ici, empoignent la vie qui les égratigne à peine dans une pogne de fer ; ils ne se résignent jamais… Car tout, sous la ligne rectiligne et maligne de votre potentat, les choses les plus bénignes comme une pigne comme les rocs qui sont leur enseigne, s’y gagne, avec une trogne longiligne qui jamais ne se signe. Celle-ci se renfrogne pourtant quand, de vos cimes qui tant contraignent, ne vient pas le salut qui pourrait soigner les jours de suie et endormir les nuits sans ajour.
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