Petite fable affable
Un rat, chevalier d’impertinence,
Loin en amont, dans un certain val,
Se fit, au riant pays des Chats,
Trublion tout plein de pertinence.
Rosse et mauvais cheval sans rival,
Il blâmait jusqu’au chat Grand Pacha.
On ne trouvait que quolibets, piques
Dans ses dires, ses écrits - Frissons ! -
Ce n’étaient que drôles philippiques
Que ses contes, fables et chansons.
Et nul ne pouvait le faire taire
Car point de peur chez ce détracteur.
Sa fronde s’appelait “comment taire…”,
Loin en amont, dans ce petit val !
De critiques, il était amateur :
Chaque jour était un festival
De bon mots. Or, ces coups de semonce
Et ses diatribes, sans répit
Sapaient tout, quelque mot qu’on prononce.
Pour les chats censeurs, que de dépit !
Pour le réduire enfin au silence,
Notre pacha en fit le patron
De sa communication, science
Où plus d’un chat jouait du plastron.
Celui qui pouvait tout se permettre
Se renia, au fond de son val,
Devint docile jusqu’au crémeux,
Serviteur servile de son maître,
Chef ferme et fermé, très à cheval…
Donc si tu veux soumettre, promeus !
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