Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 5 janvier 2012

LE JEUNE LOUP

Petite fable affable

Un vieux renard avait longtemps régné
Sur les forêts d’un pays éloigné.
Il était habile à tromper son monde,
À mentir, tricher, fomenter des frondes,…
Une fois roi, il n’avait guère fait 
Que quelques aumônes pour tout bienfait :
Son rêve était d’être assis sur le trône
Pas de rester, dans l’Histoire, une icône ;
Ajoutons qu’il n’avait que le talent
De cette ambition, heureux et dolent.
Ses sujets, insatisfaits, le remplacent.
Inconstante est la vaine populace !
Le titre échut donc à un jeune loup,
Pas moins retors ni filou, gabelou
Du vieux renard. Intriguant de pénombre
Il s’était élevé haut dans son ombre,
En usant des mêmes tours et ressorts.
Mais voulant se montrer d’une autre trempe,
Le jeune roi, fier et fort de son sort,
Mit le bois, ce qui y court comme y rampe,
Sens dessus-dessous pour que le futur
Se souvînt que, sans son imprimatur,
Rien ne se fit, dans ce lieu baroque,
À une époque battant la breloque.
Il fit tant et si bien qu’on regretta
Son vieux prédécesseur, un brin bêta,
Dont on découvrait maintes turpitudes
Et quelques peu glorieuses habitudes.
Mais le déchu passait pour un cinoque,
Sans animosité et sans vanité,
Maladroit certes, mais pas équivoque,
Rusé sans doute, tout alacrité
Avec ses sujets quelle que soit leur taille,
Reconnaissant qu’on peut avoir des failles,…
La médiocrité des suivants accroît
Le lustre des Anciens, hommes ou rois !

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