Marie, je sais de quoi j’ai l’air avec mon cierge
Moi, agenouillé à tes pieds,
Prêt à expier, à être épié…
Tu sens bien que je ne sais prier une vierge,
Parfois quitte à la supplier,
Que pour la faire enfin plier
Qu’elle soit la fille d’un roi ou d’un concierge
Mais là, je me suis fait avoir
Par un minois trop beau à voir.
C’est vrai, c’est à ne pas y croire,
Je n’ai pas pu lui résister,
Moi qui n’ai jamais su aimer
Que promptes victoires ou éphémères gloires…
Si celle-ci pouvait rester,
Si celle-ci pouvait m’aimer,
Au-delà de la nuit
Sans que cela l’ennuie…
Marie, je ne veux pas d’une aventure brève
Qu’un polisson fera chanson,
Simple unisson de deux frissons
Passant comme trêve ou bien comme dans un rêve.
Je la veux en sujet séduit
Et non pas un objet réduit
Pour le crime intime, quelle qu’en soit la sève.
Je ne me veux plus en fureur,
Je n’ai pas peur de sa pudeur…
C’est vrai, c’est à ne pas y croire,
Plus besoin de m’admonester
Le coureur est mort, rétamé,
Je changerai de répertoire
Si celle-ci pouvait rester,
Si celle-ci pouvait m’aimer
Au soleil de midi
Et quoi qu’on lui aie dit…
Marie, je n’irai plus confesser avant messe
Les demoiselles d’alentour
Qui ont moins d’attraits que d’atours ;
Je fuirai belles de bal, filles de kermesse
Et l’essaim des pucelles, à dessein ;
Je m’offrirai, vaincu, aux Saints
Vers qui tout converge, je t’en fais la promesse
Et, mieux, te jure par mon sang
De nêtre plus concupiscent !
C’est vrai, c’est à ne pas y croire,
Je me défais sans protester
Et même prie sans blasphémer
Ni renier autre chose que ma mémoire…
Si celle-ci pouvait rester
Si celle-ci pouvait m’aimer
Au-delà d’une envie,
Oui, pour toute une vie !
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