Petite fable affable
Dans la mare, c’est l’heure de la sieste,
Dans un nasillard ballet babillard
Un moustique bavard se manifeste,
Un raseur effronté, un brin braillard.
La bestiole verbeuse et volubile,
En scie incessante, en lassant ballet,
Vient agacer, puis échauffer, la bile
D’une placide grenouille affalée.
Chatouillant les naseaux de la rainette
Dans sa ronde, le diptère jaseur
Ne vit pas que l’amphibienne binette
Prenait du courroux les sombres roseurs.
Menuet cancanier, polka piquée,
Valse vrombissante, quadrille en trilles,
Le lancinant insecte, un paltoquet,
A tout essayé dans son vol, dans ses vrilles.
Pierre impassible, notre batracien,
Comme s’il voulait, les yeux en amandes,
Donner un mot d’accord au musicien
De cette exténuante sarabande
Qui aurait saoulé une sauterelle,
Ouvrit sa gueule, jusque là, crispée.
Sans un mot, le danseur de tarentelle
Il happa tout sec, retrouvant la paix.
Pour calmer les casse-pieds qui vous chauffent
Point de branle et pas d’air déconfit,
Comme ils sont tous fait de la même étoffe,
Un coup de gueule, un seul, souvent suffit !
Illustration : David Sanjaume, 12 octobre 2009
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