Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

jeudi 7 juillet 2011

LA BELLE PAULE

Cycle toulousain

Un jour, le jeune et galant roi François,
En visite au pays de nos ancêtres,
Lui dit qu’elle était fort belle en ses soies.
Une légende, ainsi, venait de naître :
La ville abritait le plus fins des êtres !
L’histoire excita la curiosité.
Chacun voulut en juger, commenter
Ses courbes ou souligner, par exemple,
Sa fraîche blancheur de décolleté,…
La grâce est plus un calvaire qu’un temple !

Candide et restant sur son quant à soi,
La polida,  surveillée par les prêtres,
Dut se cloîtrer dans son petit chez-soi.
Les consuls l’obligèrent à paraître,
Deux fois dans la semaine, à sa fenêtre
Pour satisfaire la curiosité
De tous ceux qui ignoraient sa beauté,
Pour que ceux qui la savaient, la contemplent :
Sagesse affichée mais charmes chantés ;
La grâce est plus un calvaire qu’un temple.

Quand la sage popeluda reçoit,
Une épaule elle ne laisse apparaître,
Gênée d’attirer jusqu’aux Aixois.
Elle avoue avoir voulu disparaître
Quand elle a vu des regards se repaître
De ses courbes jusqu’à la cécité,
Entendu des fielleuses la traiter
De poule, déparler sur ses trop amples
Agréments, l’atisser l’hiver, l’été…
La grâce est plus un calvaire qu’un temple !

Majestés ou manants, par charité,
Plaignez les Vénus qu’on montre en exemple
Car, comme Paule ameutant ma Cité,
Leur grâce est plus un calvaire qu’un temple !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire