Petite fable affable
Dans les rues de Pékin - ou était ce Nankin ?! -
Riant pays des palanquins,
Une mouche volait vers un amas d’ordures
Pour y quérir sa nourriture.
Une toile invisible, par araignée tendue,
La laissa en l’air suspendue
Avant qu’Arachné ne vienne la bâfrer vive.
À son repas la bête eût convives :
Des moineaux la sentant ainsi bien occupée
Se la disputèrent à souper.
Celui qui la goba tomba entre les griffes
D’un chat efflanqué. L’escogriffe,
Digérant en ronflant comme un vrai mandarin,
N’entendit pas le chien contraint
De se nourrir de vent et, par trop, d’aventures
Qui, le croquant, s’en fît pâture.
L’errant ayant, par ce repas, un peu grossi
Un traiteur le vit… et l’occit.
Il l’accommoda à quelque sauce aux épices,
Le servit à l’heure propice
Où le client ne se fait plus trop exigeant.
Celui qui mangea l’engageant
Ragoût mourut, on ne sait pourquoi, la nuit même
Dans les douleurs les plus extrêmes.
Les vers qui mangèrent son corps devenu lourd
Dessous ses habits de velours
Disaient : « Souviens-toi de la mouche, notre mère,
Qu’avala l’araignée amère
Que becqueta l’oiseau et que happa le chat
Sur lequel le chien ne cracha
Avant que tu ne le mangeasses sous torchères
Pour faire une bien bonne chère ! »
Comme l’insinuent ces insignes animaux
Du ventre viennent tous nos maux.
Mais le plus gros n’a pas toujours le dernier mot !
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