Feu follets sans foi,
Je les vois, parfois,
Quand s’envolent les bernaches :
Ils sont deux ou trois
Sur le tronc étroit,
Poursuivis d’un roux panache.
Ces lutins des bois,
L’oeil rond, aux abois,
S’amusent à brise-ganache :
En l’air, ils s’envoient ;
Leur convoi louvoie
Sans que rien les harnache.
Ils jouent leur geste, si prestes,
Si lestes, jamais en reste…
On n’est pas benoît
Chez les Casse-noix :
D’un arbre à l’autre, on se crashe !
L’un court, sans effroi
Se fait un beffroi
D’un pin sur qui le vent crache ;
Une branche ploie,
Tremplin d’un exploit :
Le second, d’un saut, s’arrache
Aux doigts froids du bois,
Sa queue qui flamboie,
Dans les gris, les bruns se cache.
Ils jouent leur geste, si prestes,
Si lestes, jamais en reste…
Le dernier s’assoit,
Seul. Je l’aperçois
Qui se lisse les moustaches
Comme un bon bourgeois,
Obscur rabat-joie…
Plus rapide qu’un potache,
Il chahute et choit
Au gré de ses choix.
Vite, il n’est plus qu’une tâche…
Et plus rien ne vois
Sous la claire-voie !
Ils jouent leur geste, si prestes,
Si lestes, jamais en reste…
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