Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 5 juillet 2011

MARCHER AU MARCHÉ

Cycle toulousain

Ōc c’est dimanche le jour des « Puces »
Celui où l’on va faire tous un saut
Jusqu’à l’étal branlant du vieux Russe
Qui vend en pile en tas en faisceau
Ses restes de splendeur nobiliaire
Près de l’anarchiste catalan
Et de ses gros bouquins libertaires
Que boude le chaland nonchalant
Tu trouveras de tout et le reste
Trucs et choses d’un temps oublié
Quels en furent l’usage et la geste
Qu’importe aux porteurs de tablier
Ici règnent la chance et l’astuce
Parmi milles trésors en monceaux
Sur les tréteaux chargés où se mussent
Des fripes froissées dans un berceau
Du linge brodé des jeux qui rouillent
Couverts vermeils vaisselle ébréchée
C’est encore Jojo qui embrouille
Le gogo qui trouve sans chercher
Quelques ustensiles inutiles
Voilà un traité d’agronomie
Et là une babiole futile
Qu’on négocie à « un prix d’ami »
Sous un ciel paré de bleu de Prusse
Des tableaux ad hoc des bocks des frocs
S’entassent près d’une vieille aumusse
Un bric-à-brac de bricks et de brocs
Branle près d’une commode antique
« Henri II-Début du siècle » « Aquò »
Plus d’un passant en rigole ou tique
Chez Paul un saint un peu rococo
Admire quelques cartes postales
Coquines des années mil-neuf cent
Une céramique végétale
Nous aguiche du vrai faux persan
Eh c’est dimanche le jour des « Puces »
Celui où l’on va faire tous un saut
Pour voir les pigeons et les gugusses
Qui sûrs d’eux discutent le morceau
Pour choisir une chaise branlante
Parce qu’ « elle a vécu  » on ne sait quoi
La paieront une somme insolente
Avec le sourire fier narquois
De celui qui a fait des affaires
Bien que dégotée dans un grenier
Elle n’avait rien coûté cher confrère
Personne ici ne pourra le nier
C’est dimanche finies les « Puces »
 En prenant un air de deux airs
On a trapé chez notre vieux Russe
Parce ce que nous autr’ on a du flair
Collègue un vrai plat à couscous
Au jeune pilleur de poubelle
Attifé comme un vrai gitous
On a pris des pots en ribambelle
Qui feraient fuir un pelharōt
Mais la saleté n’est pas crime
Même si certains font le pōt
C’est l’apanage de qui trime

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