Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

mardi 19 juillet 2011

LE RENARD MÉDECIN

Petite fable affable
Après une discussion avec Françoise

Fils de renardière,
Très noble et très fière,
Tout autant qu’hypocrite et rusée,
Il savait ses lettres et abuser
D’équations. Se rêvant ploutocrate,
 Il apprit Avicenne et Galien,
Puis, honnête comme un Sicilien,
Jura allégeance à Hippocrate.

Notre homme de l’art,
Sans fard, fit du lard :
Tout bien portant étant un malade
S’ignorant alors que tout malade
Ignorant est rente si on veut !
Un jour, on lui mena, en civière,
Quelque vieil oiseau bon pour la bière.
Cela pourtant combla tous ses vœux :
Ce patient-là paierait ses vacances,
Plus quelques autres réjouissances.

« Il a chu, lui dit-on.
Peut-être, doit-on… »
Jamais ce docteur, dans sa carrière,
N’a reculé et, en la matière,
User de son immense talent
Sur quelqu’un qui a maintes fractures 
C’est, pour lui, tout autant de factures. 
Il entendait sonner les talents
Et les florins en se mettant à l’œuvre.
Ce Renard n’est pas une couleuvre !

Il coupa, platra,
 Les os en fatras
De ce vieux corps meutri et inerte.
Mais on dut renoncer. Quelle perte !
Car il avait réparé des bris :
L’autre est mort mais l’aile guérie !

Gardons-nous de ces jolies fortunes
Que bâtissent renards ou agnelles
Sur nos passagères infortunes.
Elles poussent aux excès de zèle
Et à l’obstination criminelle.

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