Cycle historique
Qu’on vive au premier ou sous un’ mansarde,
Qu’on soit des faubourgs ou nés à Bel-Air,
Quand le septième jour vient et s’attarde
Qu’on ait queue d’chi, actions ou placers,
Tous, on aspire à changer un peu d’air
Pourvu, qu’un brin, le brouillard se lézarde.
Pour fuir ses soucis, son labeur, ses hardes,
On court le parc aux parfums de jasmin,
Pour muser par des chemins qui flemmardent,
Oublier, un temps, hier et demain…
À pied, en voiture ou bien en guimbarde,
Une foule arrive là de concert.
Dans ce square, en famille on se hasarde
Pour voir les cygnes, les paons, les eiders
Venus disputer leur pain aux colverts
Qui, sur l’étang vert, voguent et musardent
En narguant quelques outardes vantardes,
À la grande joie de tous les gamins
Qui viennent, en babillarde avant-garde,
Oublier, un temps, hier et demain…
Que ce soient les gros bourgeois à bouffarde
Ou les gagneuses fardées à Prosper.
Tout le monde s’acagnarde et bavarde.
Sous le kiosque, l’harmonie joue des airs.
Un piou-piou, en perme, se fait disert
Pour une nurse roussaude et roublarde ;
Il voit bien qu’elle va baisser la garde,
Pour quelques mots doux et un baisemain,
Qui lui feront, mêm’ si on la brocarde,
Oublier, un temps, hier et demain…
Des richardes les toisent, goguenardes ;
Elles se rient des bibis de travers,
Des chapeau cloches de ces campagnardes
Qui seront leurs bonnes avant l’hiver.
Ouvriers endimanchés, nouveaux Werther
Ou jeunes pensionnaires binoclardes,
La mine défaite et les joues blafardes,
S’informent sur les méfaits des Germains.
Tous veulent, loin des lieux où l’on se larde,
Oublier, un temps, hier et demain…
Vers le soir, sous le soleil qui mignarde,
Une clocharde, sans doute soiffarde,
Au milieu des frous-frous, des face-à-main,
Chante et paillarde, la voix faiblarde,
Pour mieux oublier, un temps, hier et demain…
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