Cycle toulousain
Quoi, un palmier de pierre
Plante ses pieds dans ma paroisse ?
Dans un pays de lierre,
Un pays où tant de croix croissent !
Il trône au cœur d’un vieux jardin d’hiver,
S’élance au ciel, clairière de carrière,
Ceint d’une étole étoilée de lumières
Qui réchauffent, au jour, cet univers ;
Ocres. D’écarlates éclats solaires
Composent une mosaïque claire
Teintée, là, de bleu et, ici, de vert.
Couché sur le froid résonnant des dalles,
Formant mouvant et lumineux dédale,
Se peint une âme à la nef qu’ont couvert,
Les pas amassés d’un passé lassé,
Retracé, et ceux du passant pressé.
Poisse, un palmier de pierre,
Pointe et pousse dans ma paroisse !
Dans un pays de lierre,
Un pays où trop de foi froisse !
Dans le mystère de ce chœur ouvert,
De ce monastère aux hautes verrières,
Les voûtes, voies sacrées de nos prières,
S’accrochent et s’enrochent, à l’avers,
Au revers, de tes branches, arcs stellaires.
Loin, les échos du chaos séculaire
Meurent au parvis à la ville ouvert.
Pierre nue montant vers les nues étales
En faveur d’une foi fanée, fatale ;
Arbre aux racines recluses, glacées,
Tu es voix sacrée d’un monde effacé.
De pied en cap, en pierre,
Un palmier campe en ma paroisse,
Dans un pays de lierre,
Sans qu’aucun Dieu ne s’en angoisse.
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