Quand j’ai le cœur en berne et l’âme toute en deuil,
Dans le livre du ciel, sur une de ces pages
Que parfois l’automne arrache au flot des nuages,
Le vent, tout en soupirs, écrit ma plainte au seuil
D’une nuit blanchie à force d’encre en voyage.
Ne cherchez aucune larme au coin de mon œil
Quand le destin, crocs et griffes sort de sa cage
Pour embarquer ma vie dans quelque chavirage ;
Les mots griffonnés, seuls, referment le cercueil
D’une nuit blanchie à force d’encre en voyage.
Ils colorent de gris ou de rose, en errant,
Ces sentiments qui font enjamber bastingage
Ou parapet, à plus d’un autre, au plus fringuant
D’une nuit blanchie à force d’encre en voyage.
Ils chantent en riant ou bien en implorant ;
Pluies et pleurs offrent un souvenir de sillage
À cent sensations qui s’estompent au mourant
D’une nuit blanchie à force d’encre en voyage.
Illustration : Camille Lesterle, 29-30 juin 2014
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