Petite fable affable
Au bout de sa corde, paissait une chèvre.
Maître Renard l’observait,
Indifférent à la perdrix comme au lièvre.
Tout sent le piège achevé :
Cette bête au piquet parquée sur une île,
Le pont fragile et fluet.
Nager c’est nourrir les poissons en concile,
Gens aussi sourds que muets.
Sur le chemin bien trop de feuilles éparses…
« Chausse- trape ! » dit Renard.
Cette touffe d’herbes serait-ce une farce ?
« Cela cache un traquenard ».
Quant à ce taillis bien garni, sur la gauche,
On voit les fils du collet.
Le fermier qu’il braconne a fait là débauche
Pour le croqueur d’agnelets !
« Noble Brouteuse, une fois de plus, j’évente
Les ruses de ton gardien.
J’espère qu’il n’a pas mis ma peau en vente !
Et pour notre quotidien,
Je continuerai, comme il m’est de coutume,
À saigner son poulailler !
C’était de bonne guerre, et c’est sans amertume,
Qu’à jeûn, je vais me tailler ! »
Notre renard s’en retourne assuré d’être
Plus rusé que le Malin.
Un filet lui tombe dessus, l’enchevêtre
Avant qu’yeux ne fasse un clin.
« Diable ! Avec celui qui n’a aucune gêne,
Malandrin ou scélérat,
Dit Biquette, ne ménage pas ta peine,
Le fat s’ra fait comme un rat ! »
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