Petite fable affable
Fort fière de sa livrée,
Gracieuse mais pimbêche,
Par les herbes qui s’assèchent,
Une girafe enivrée
Par cette auguste beauté
Dont le Très Haut l’a dotée,
Se hausse du col. La classe !
Son ton rêche, sa voix lasse,
Morgue zèbres et guêpiers,
Toute la faune à ses pieds.
L’arrogante aime à s’étendre
Et, d’un regard assassin,
Répète à qui veut l’entendre :
« L’air que je hume est plus sain,
Ma nourriture est plus tendre,
Mon pas plus digne, à dessein,
Et j’ose, ici, le prétendre :
À vous côtoyer, Malsains,
J’honore jusqu’à vos cendres ! »
L’antilope répondit :
« Ma grande sœur de Savane
Au port altier, toi qui crânes,
Qui nous toises et nous maudis
À quoi te sert ton dédain ?
Comme nous, gazelle ou daim,
Au marigot tu vas boire
- Jambes écartées, quelle gloire ! -
Offrant, au fauve, ton cou,
Plus vulnérable que gnou ! »
Illustration : David Sanjaume, 10 décembre 2011
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