Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

samedi 15 octobre 2011

LA HYÈNE PERDUE EN VILLE

Petite fable affable

On n’est jamais trompé que par ses sens,
Parfois, jusqu’au contresens,
Comme dans ce conte d’Afrique,
Folklorique et chimérique :

Une hyène poussée par la faim
Entre en ville afin
De se restaurer à la décharge.
Elle trouve, à sa marge,
Une bête, ébauche de menu,
Petite, inconnue,
Arborant une queue courbe et longue
« Comment on t’appelle ? »
Dit notre hyène qui l’interpelle.
L’autre, un peu morpion,
Comme on sait l’être chez les scorpions,
Crie : « Qu’elle me sente
Celle qui m’apostrophe, indécente ! »
La hyène vexée
Approche son nez, prête à boxer.
Le scorpion pique.
La douleur est comme un coup de trique.

Le fauve d’un bond
Recule, en larmes. Elle heurte un bon
Petit chien qui passe.
Face au charognard, il sent l’impasse
Et tremble de peur,
Mais quelle ne fut pas sa stupeur
En voyant la hyène
Hésiter à en faire une cène.
Car la bête a vu
Le fouet de ce nouveau-venu.
« Sans doute est-il frère
De l’autre nabot. Mille tonnerres,
J’ai failli mourir
Du dard du petit ; je vais périr
Si le gros m’attaque
Et finir mes jours dans ce cloaque ! »
La hyène s’enfuit
Bien plus vite que jour devant nuit.

Le chien en fut quitte
Pour la frousse et, donc, fonce en visite
Vers l’autre horizon.
Au bruit des fuyards sur le gazon,
Le scorpion panique.
Il croit que le fier esprit clanique
Des hyènes poussait
Sa victime, et les siens, courroucés,
À quelque vengeance.
Aussi fugua-t-elle, cette engeance,
Quoiqu’on ne sache où…
Sans doute, jusqu’au pays mandchou !

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