Érigeons donc un temple
Aux modernes amours
Qui soit, à tous, exemple
Et trésor pour toujours,
À nul autre pareil. Donnons-lui piliers
Verbeux, tout d’inconstance,
Murs en pierres de foi, par promesses liées,
Chaulés d’inconséquence.
Puis d’âmes tourmentées,
De cœurs lourds, pavons-le.
Enfin pour augmenter
Son charme, couvrons-le
De plaisirs qu’on consomme,
De pensers volages, de désirs avoués,…
Ce toit n’est qu’une somme
D’espoirs jamais déçus et d’attentes rouées.
Ornons notre édifice
D’idoles à aimer
Que l’on peut, par caprice,
Briser et blasphémer
Comme on les a noyées, un temps, de pleurs en pluie.
Qu’un feu éternel brûle
En son sein, de temps à autre, pour que son huis
Brille sous sa férule.
Qu’il y ait des chapelles
Pour l’icône du jour
Et celle qu’on appelle
Pour la nuit, sans détour.
Partout, des cierges de faux soupirs dévoués
Honoreront les stances,
Les repentirs tardifs, les regrets bien joués,…
Remords de circonstance.
Surtout ce lieu de culte
Honorera Vénus
De sciences occultes
Et son fils, en bonus :
La fidélité en fumées s’élèvera
Aux nues et aux nuages,
Comme le sang des faux-semblants abreuvera
Cette terre sans âge…
Érigeons-le ce temple
Aux modernes amours.
Qu’il soit haut, qu’il soit ample
Pour que chacun, toujours,
Y fasse son doux nid et n’y mettons jamais
Les pieds, seuls ou ensemble.
Laissons-le à tous ceux qui ne savent qu’aimer,…
Ou à ce qu’il leur semble.
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