Petite fable affable
Compère Éléphant va, se promène,
Allant où ses pas le mènent ;
Au soir, il cherche ombrage, harassé,
Reposant ses pieds lassés.
Or, voilà donc qu’il heurte une bête
Verte et nue, sans queue ni tête.
« Oh, faîtes excuse, Ami inconnu
Qu’oncques ne vis sous ces nues ! »
L’Autre persifla, l’œil peu amène :
« Pour que point tu ne surmènes
Ton neurone : je suis un serpent !
- Bienvenue en nos arpents,
“Serpent” !… Et que comptez-vous y faire… ?
- Rien de plus que mes affaires ! »
Chacun vaque, dans l’ombre, à ces mots
Cherchant repos à ses maux.
« Comment donc, privé d’ailes et de pattes ,
Vous meuvez-vous - ça m’épate ! -
Sans que le pas du premier venu
Ne vous piétine menu ?
- Tu as l’œil comme l’esprit !… Je rampe
Car j’ai le corps comme une hampe !
Donc je puis passer, me faufiler
Entre les papattes enflées
Des gros, des puissants, moi le reptile ;
Gare à mon venin, Futile
Si tu ne me laisses, viouvre, en paix ?!
- Fort bien ! » opina l’épais.
Chacun retourne à sa somnolence.
L’éléphant rompt le silence
Lourd qui, entre eux, s’était établi.
« Un serpent se reproduit ?…
Je ne ne vous vois là guère d’organe
Propre à faire rougir l’âne !
- C’est que, mon Gros, moi, je ponds des œufs.
Content, bavard adipeux ?!…
Certes, il fait force d’ombre ton membre
Mais, rarement, il se cambre !
- S’il vous plaît, encore une question :
Manger, c’est malédiction
Pour celui qui n’a ni mains, ni trompe ?!
- J’ai bon bec, qu’on ne s’y trompe ! »
Sa grand soif de savoir apaisée,
Le pachyderme est blasé.
Puis, soudain pensif, il se ravise
Et barrit pour qu’on l’avise
Mais l’ovipare tait son corroux.
« Si j’ai compris, peu ou prou,
Vous ne faites rien, hors de médire,
Ramper aux pieds des Forts. Pire,
Grande gueule et point du tout couillu !
- Eh, ce n’est pas si mal vu
Pour quelqu’un qui n’a pas de bagage…
- Aussi, pour moi, sans ambages,
Vous vous réincarn’rez, chez l’Humain,
En un D.R.H. grand tain ! »
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