Mosaïque de poésies prosaïques & de proses poétiques

parfois sous forme d'aphorismes, de chansons et surtout de fables…

lundi 17 octobre 2011

MALENCONTREUSE ENCONTRE

Petite fable affable

Compère Éléphant va, se promène,
Allant où ses pas le mènent ;
Au soir, il cherche ombrage, harassé,
Reposant ses pieds lassés.
Or, voilà donc qu’il heurte une bête
Verte et nue, sans queue ni tête.
 « Oh, faîtes excuse, Ami inconnu
Qu’oncques ne vis sous ces nues ! »
L’Autre persifla, l’œil peu amène :
« Pour que point tu ne surmènes
Ton neurone : je suis un serpent !
- Bienvenue en nos arpents,
“Serpent” !… Et que comptez-vous y faire… ?
- Rien de plus que mes affaires !  »

Chacun vaque, dans l’ombre, à ces mots
Cherchant repos à ses maux.
 « Comment donc, privé d’ailes et de pattes ,
Vous meuvez-vous - ça m’épate ! -
Sans que le pas du premier venu
Ne vous piétine menu ? 
- Tu as l’œil comme l’esprit !… Je rampe
Car j’ai le corps comme une hampe !
Donc je puis passer, me faufiler 
Entre les papattes enflées
Des gros, des puissants, moi le reptile ;
Gare à mon venin, Futile
Si tu ne me laisses, viouvre, en paix ?!
- Fort bien ! » opina l’épais.

Chacun retourne à sa somnolence.
L’éléphant rompt le silence 
Lourd qui, entre eux, s’était établi.
 « Un serpent se reproduit ?…
Je ne  ne vous vois là guère d’organe
Propre à faire rougir l’âne !
- C’est que, mon Gros, moi, je ponds des œufs.
Content, bavard adipeux ?!…
Certes, il fait force d’ombre ton membre
Mais, rarement, il se cambre !
- S’il vous plaît, encore une question :
Manger, c’est malédiction
Pour celui qui n’a ni mains, ni trompe ?!
- J’ai bon bec, qu’on ne s’y trompe ! »

Sa grand soif de savoir apaisée,
Le pachyderme est blasé.
Puis, soudain pensif, il se ravise
Et barrit pour qu’on l’avise
Mais l’ovipare tait son corroux.
« Si j’ai compris peu ou prou,
Vous ne faites rien, hors de médire,
Ramper aux pieds des Forts. Pire,
Grande gueule et point du tout couillu !
- Eh, ce n’est pas si mal vu
Pour quelqu’un qui n’a pas de bagage…
-  Aussi, pour moi, sans ambages,
Vous vous réincarn’rez, chez l’Humain,
En un D.R.H. grand tain ! »

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