Petite fable affable
Un jeune lièvre folâtrait
Dans la vigne de Valentray
Toute en pampre ; une vraie merveille.
La bête, en ce lieu, se distrait.
Dans cette petite contrée,
La crainte jamais ne s’éveille
Chez tous ceux qui, quoique vautrés,
Sont plus rapides que des traits.
Un vieux blaireau vint à passer.
Sans tracer ni sans limacer.
Sachant qu’on prend par ses oreilles,
Bien mieux que par lacs ou lacet,
Tout animal bon à chasser,
Notre bête est bien sans pareille
Pour discourir sans agacer
Ou bien converser sans lasser.
Et le bon lièvre d’écouter,
De répondre et de discuter.
Or, malgré ses grandes oreilles,
Il n’entend pas que, tout crotté
Jusqu’à sa lippe tourmentée,
Un loup, bien plus noir que corneille,
Auprès d’eux, vient de s’inviter.
Sur notre lièvre, il s’est jeté.
La mâle bête a avalé
Une moitié du dos râblé
Du bouquin qui fleurait l’oseille.
La victime encore râlait
Quand le blaireau lui a parlé
Avant d’à son tour, s’attabler :
« Pire que bourreau, Fils de treille,
Sache qu’il y a son valet ! »
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