Aux heures lasses où les cœurs s’encordent,
Aux heures crasses où les corps s’accordent,
BRUXELLES chavire aux abords fouillés
Des banlieues que le désespoir a rouillées,
Loin de la Place qui vous ensorcelle
Dans un chaos de couleurs qui ruissellent,
Ondoient de feu, inondent de tisons,…
Perdus dans la masse minérale
De murs murant et des pleurs et des râles,
Mes pas vont et viennent, viennent et vont,
Dans le bouillant buisson d’ombres spectrales
Ocellées par ces soleils sans sommeil,
Ogres sans pareils, ocres et vermeils,
Pendus à cette nasse sépulturale
D’immeubles qui marchent sur l’horizon
En conjugaisons sans terminaison…
Loin des lieux où mugissent les sirènes
Ceux où rugissent les fêtes foraines,
BRUXELLES s’échoue en crues incongrues
Dans l’air glacé et sombre de ses rues,
Dans l’eau de vitrines vitreuses, celles
Où on bouscule verres et vaisselles,
Où on bascule sa gueuse, arsouillé !
La nuit y noie des beautés vespérales
Aux formes fondues, ou bien sculpturales,
Sur un vieux trottoir de ciment souillé
Dessous une colonne vertébrale
De réverbères froids et incertains
Dispensant en les dispersant, mutins,
De parcimonieuses lueurs lustrales,
Offrant au bitume des bords mouillés
Où s’affalent des souvenirs brouillés…
Dans l’indifférence des déférences,
Dans ses différences, ses effets rances,
BRUXELLES coule sans que l’on larmoie
En murant des « Moi », en mourant d’émois,
Au long de mois qui brisent, qui bossellent
Et qui font une vie, sans étincelle,
Au bavard benêt, au buveur benoît,
Sous des enseignes aux fièvres florales
Affichant leurs fantaisies murales
D’échos qui ricochent en chorals, tournoient,
Se répandent en spirales astrales,
Des ors, du sang, de l’azur et des verts
Dont les gouttes l’été comme l’hiver,
Se répondent, chlorales, sidérales,
Réchauffant sol et ciel en tapinois,
Rallumant et ranimant des minois…
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