Petite fable affable
Ô, que votre Hautesse, bien estimée Princesse,
Sonde la justesse de l’antique sagesse :
« Quand, la touffe altière, le grand chêne est debout,
Dominant la forêt, dans l’air qui glace ou bout,
Cette robustesse force à la politesse
Même pour le vent dont les furies vous emportent.
La vermine, que sa majesté insupporte,
Avec célérité et, mieux, délicatesse,
Dans son ombre moussue, se traîne sans tabou.
Nourrissant l’écureuil, abritant le hibou,
L’asile est largesses sans aucune étroitesse :
Toujours fière et noble, sa ramée est hôtesse
De chants et de trilles, d’éclats fous, aigres-doux.
Invitant les biches à courir le guilledou,
Sa feuillée épaisse, aux vraies âmes poétesses,
Offre un dais inspiré où les parfums s’emportent.
Mais si l’arbre vient à choir, même un peu, qu’importe :
Le fuient toutes espèces et, scélératesse,
Les cloportes, grouillante gangrène au redoux,
Se ruent à la curée, vils vautours de gadoue.
Il n’est nulle altesse qui trouve un jour de cesse
Pour ceux qui font rimer petitesse et bassesse… »
Illustration : David Sanjaume, 19 novembre 2010
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