Petite fable affable
Pour décupler son cheptel, Panurge
Se voulut spéculateur.
Parce que cette envie, chez lui, urge
Le voilà boursicoteur !
Refusant d’être fourmi d’étable,
Misant ses bêtes, et bien plus,
Il gagna, l’affaire étant rentable,
Quelques beaux troupeaux en plus.
Le jeu valant vraiment la chandelle,
Il remit donc le couvert :
Alors son harpail, en chien fidèle,
Enflait, été comme hiver !
Notre Crésus, tout d’extravagances,
À tout prix, achète et vend
Oubliant vite que Dame Chance,
Comme vent, change souvent.
De flux en reflux, les cours piétinent ;
Peu importe : il négocie !
Mais le marché encore patine ;
Ça sent déjà le roussi…
Quand l’homme veut reprendre ses billes,
À l’approche du revers,
Il perd tout, jusqu’à ce qui l’habille,
Se trouvant nu comme un ver.
C’est un jeu de Riches et de Puissants que la Bourse ;
Le quidam qui voudrait s’en offrir quelque épi
Pour engraisser son bien, l’empâtera comme ourse,
Et n’en tirera rien de plus que du dépit !
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