Cycle toulousain
Oui Monsieur, nos Toulousaines
Sont solides et bien bâties !
Elles te sont et te vont par dizaines,
Dans quelques quartiers bien décatis,
Témoignant bien mieux que toute prose,
Qu’on est bâtis à sable et à chaux,
Avec la bonhomie de Sancho,
Dans notre bien bonne ville rose
Où l’on garde longtemps le sang chaud.
Mieux, les vieilles Toulousaines,
Même parfois un peu décrépies,
Résistent à tout, petites, saines,
L’œil indiscret et, pis, qui épie.
Dans nos temps nouveaux qui, souvent, osent
Les voir moins utiles que déchaux,
Plus anciennes que les sénéchaux,
On les décompose, les dépose,…
Pour ça, le « progrès » n’est pas manchot !
Mais toutes ces Toulousaines
N’ont plus guère d’amants, de groupies,
Entre Héraklés, le Raisin, Ozenne,…
Se font plus rares que geais ou pies !
Dessous leur coiffure ondulée, rose,
Fleurant la chair, le chou, l’artichaut,
Elles sont prises, comme au cachot,
Mais faute de place, tout explose.
Et de ce crime, moi, il me chaut.
Et nos vieilles Toulousaines
En galets et en briques bâties,
Antiques maisons diocésaines,
Doivent faire place… et patati !
Pimpantes et fraîches comme roses,
Charpentées comme vieux maréchaux,
Elles s’en vont, dans le froid, dans le chaud
De notre bien bonne ville rose,
Qu’Aujourd’hui raye comme un touchau !
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